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ALLEMAGNE / Berlin, ville-phénix

ALLEMAGNE / Berlin, ville-phénix

Plus de 60 ans après la fin du IIIème Reich et 25 ans après la chute du mur, la ville-berceau des deux totalitarismes majeurs du XXème siècle assume pleinement sa vocation de « capitale de la mémoire européenne ».

Texte : Christèle Dedebant - Photos : P. Forget / S. Gautier
70 000 tonnes de bombes, 80 000 morts, 75 millions de m3 de gravats : au lendemain de Seconde Guerre Mondiale, Berlin, livrée à la maladie et à la famine, offrait une vision de fin du monde.

Malgré la multiplication de ses monuments commémoratifs, la ville ne s'est pas transformée en vaste mémorial. Du côté de l'ancien Est, de nombreuses fresques socialistes ont disparu des immeubles et des hectolitres de stuc pastel ont recouvert les façades vérolées de Prenzlauer Berg. La Potsdamer Platz a imposé sa silhouette futuriste et le nouveau quartier du gouvernement, qui scelle l’union définitive des deux Berlin, a ostensiblement tourné le dos au passé.

D’autres bâtiments-symbole ont obéi à une double logique de destruction et de re-construction : c’est le cas du majestueux Reichstag, bien sûr, qui, dépouillé des oripeaux des années 1950-1960, a retrouvé sa structure de 1894… spectaculairement embellie par une coupole ultra-moderne. Mais c’est également le cas, du plus grand des absents : le Mur.

Par une ironie dont seule l’histoire a le secret, cette frontière étanche dont on ne cesse de célébrer l’effondrement… reste la principale attraction touristique de Berlin et doit donc être partiellement préservée. Dans le quartier de Friedrichshain, les quelques 1300 m de l’East Side Gallery sont ainsi entretenus à prix d’or par la municipalité.