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SOCIETE / Loreleï, une vie de cabane
SOCIETE / Loreleï, une vie de cabane
Quand en 2009, ma soeur m’annonce qu’elle a tout laissé tomber, son DEA, son travail, son appartement, tout ! Je pense qu’elle a « pété les plombs ». Et pourtant, Loreleï est sereine.
Texte : Vanessa Forget - Photos : Patrick Forget
Texte : Vanessa Forget - Photos : Patrick Forget
Elle ne veut plus de cette vie là, une vie qui n’a, à ses yeux, plus de sens. « Je vais vivre à la campagne, j’ai acheté un terrain de 7 hectares avec des bois pour y construire ma cabane. Je vais réaliser mon rêve de petite fille ».
Pour moi, il n’est pas possible de vivre sans eau, ni électricité, sans toilettes, seule dans la forêt. C’est de l’inconscience, ma soeur ne tiendra pas le coup. Pourtant, elle m’explique le principe des toilettes sèches, qu’elle a une source d’eau pure sur son terrain et du bois pour se chauffer. Elle est trop enthousiaste, son projet déjà lancé.
Régulièrement, elle m’écrit pour me décrire son quotidien: le défrichement de son terrain envahit par les ronces, les aller-retour à la source, la coupe du bois pour se chauffer, la construction de sa cabane, plus laborieuse que prévue. En attendant, elle vit sous une tente de camping et les hivers, elle fuie les rudes plateaux de la Creuse, pour effectuer des travaux saisonniers de woofing (récolte des châtaignes, tressage de l’osier…). Mais dès le printemps, elle rejoint son terrain avec joie et impatience.
Comme mes amies, je pensais encore que ma soeur - l’extra-terrestre – reviendrait « à la raison » assez vite. Mais en janvier 2011, je reçois une nouvelle lettre de Lorelei. Elle m’écrit de son cabanon surchauffé en écoutant la fiction du soir sur France Culture. Elle a donc réussi. Elle me parle de l’aménagement de ses 11 mètres carrées, de sa future plantation d’osier, de ses petits-déjeuners pain-fromage-ail, du délice de prendre des douches dehors les pieds sur une palette habillée de fougères, de la contemplation des ciels étoilés et de l’organisation de bal-trad (bals traditionnels) avec les gens de son village. «C’est la vie telle que je l’avais rêvée, dans la nature, tout en jouissant d’un certain confort». Elle éveille ma curiosité, je décide d’aller la voir…
Pour moi, il n’est pas possible de vivre sans eau, ni électricité, sans toilettes, seule dans la forêt. C’est de l’inconscience, ma soeur ne tiendra pas le coup. Pourtant, elle m’explique le principe des toilettes sèches, qu’elle a une source d’eau pure sur son terrain et du bois pour se chauffer. Elle est trop enthousiaste, son projet déjà lancé.
Régulièrement, elle m’écrit pour me décrire son quotidien: le défrichement de son terrain envahit par les ronces, les aller-retour à la source, la coupe du bois pour se chauffer, la construction de sa cabane, plus laborieuse que prévue. En attendant, elle vit sous une tente de camping et les hivers, elle fuie les rudes plateaux de la Creuse, pour effectuer des travaux saisonniers de woofing (récolte des châtaignes, tressage de l’osier…). Mais dès le printemps, elle rejoint son terrain avec joie et impatience.
Comme mes amies, je pensais encore que ma soeur - l’extra-terrestre – reviendrait « à la raison » assez vite. Mais en janvier 2011, je reçois une nouvelle lettre de Lorelei. Elle m’écrit de son cabanon surchauffé en écoutant la fiction du soir sur France Culture. Elle a donc réussi. Elle me parle de l’aménagement de ses 11 mètres carrées, de sa future plantation d’osier, de ses petits-déjeuners pain-fromage-ail, du délice de prendre des douches dehors les pieds sur une palette habillée de fougères, de la contemplation des ciels étoilés et de l’organisation de bal-trad (bals traditionnels) avec les gens de son village. «C’est la vie telle que je l’avais rêvée, dans la nature, tout en jouissant d’un certain confort». Elle éveille ma curiosité, je décide d’aller la voir…