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AUBRAC / Transhumance, les chemins de l’estive
AUBRAC / Transhumance, les chemins de l’estive
Depuis l’antiquité, à l’arrivée des beaux jours, les éleveurs déplacent leurs troupeaux vers l’estive. Aujourd’hui, la tradition demeure et la transhumance est même devenue une fête populaire.
Texte : Patrick Forget - Photos : B. Compagnon, P. Forget
Texte : Patrick Forget - Photos : B. Compagnon, P. Forget
En hiver, les vaches sont à étable, elles mettent bas et allaitent leurs petits. Mais quand arrive le dernier week-end de mai, les veaux sont déjà grands, c’est l’heure du grand voyage. Depuis le vendredi, les exploitations agricoles connaissent une agitation singulière. Les amis ont fait le déplacement, les grandes tablées sont prêtes. Mais la reine de la fête, c’est bien elle. Robe rousse, cornes épaisses levées var le ciel, gros yeux noirs, l’Aubrac est une bête rustique et charpentée qui impose le respect. Le jour J, elle sera la plus belle. Les hommes la bichonnent, la toilettent, lui enfilent un jouc orné de branches de houx multicolores. Les plus en vue porteront même la cloche pour donner la sonnaille. Ce rendez-vous annuel est certes festif, mais avant tout lié à une nécessité agricole, adaptée à l’environnement naturel de l’Aubrac. Transhumance signifie « changer de terre ». Les vaches envahissent les grands espaces des plateaux du sud du massif central pour se nourrir d’une herbe de qualité.
La famille Pignol du Brouillet, un lieu dit de Saint-Pierre de Nogaret, n’échappe pas à la tradition. Vers midi, le troupeau est fin prêt à partir, direction le col de Bonnecombe à six kilomètres de là. Fièrement, les enfants de la famille s’installent à l’avant du cortège. Excitées, les vaches sentent déjà l’appel de la montagne. Enfin, le convoi s’ébranle suivi d’un groupe de familiers. Dans la côte sinueuse bordée de genêts, la communion avec la nature devient évidente. Arrivée au col, c’est la cohue, des milliers de touristes personnes les attendent, les admirent, les saluent. Après une petite pause désaltérante pour les hommes et les bêtes, c’est le vrai départ pour l’estive où les vaches passeront l’été. Si bon nombre d’éleveurs déplacent aujourd’hui les animaux en camion, d’autres ne rateraient pour rien au monde cette pratique ancestrale : «Même sans la fête, nous serions montés à pied» confie un éleveur fidèle à depuis cinq générations.
La famille Pignol du Brouillet, un lieu dit de Saint-Pierre de Nogaret, n’échappe pas à la tradition. Vers midi, le troupeau est fin prêt à partir, direction le col de Bonnecombe à six kilomètres de là. Fièrement, les enfants de la famille s’installent à l’avant du cortège. Excitées, les vaches sentent déjà l’appel de la montagne. Enfin, le convoi s’ébranle suivi d’un groupe de familiers. Dans la côte sinueuse bordée de genêts, la communion avec la nature devient évidente. Arrivée au col, c’est la cohue, des milliers de touristes personnes les attendent, les admirent, les saluent. Après une petite pause désaltérante pour les hommes et les bêtes, c’est le vrai départ pour l’estive où les vaches passeront l’été. Si bon nombre d’éleveurs déplacent aujourd’hui les animaux en camion, d’autres ne rateraient pour rien au monde cette pratique ancestrale : «Même sans la fête, nous serions montés à pied» confie un éleveur fidèle à depuis cinq générations.